Il y a encore quelques années, je pensais souffrir d’une lombalgie chronique. Puis, un kiné m’a diagnostiqué une tendinite du psoas. Grâce à lui, j’ai pu trouver une solution naturelle (et bien plus efficace que les anti-inflammatoires).
La "douleur au psoas" est une des douleurs musculo-squelettiques les plus fréquentes. Mais aussi, souvent, une des plus mal comprises. Et pour cause : il s’agit en réalité d’un ensemble de symptômes pouvant avoir de très nombreuses causes différentes.
La bonne nouvelle ? Il est possible d’y remédier grâce à une prise en charge adaptée.
Cet article explore en détail la douleur au psoas, ses symptômes, ses causes, les diagnostics possibles et les traitements les plus efficaces pour un soulagement durable.
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Douleur au psoas : réponse rapide aux symptômes essentiels
Il est surprenant qu’un muscle aussi discret que le psoas-iliaque puisse avoir un impact si important sur notre quotidien. Pourtant, la majorité des douleurs dites lombaires chroniques cachent parfois une vraie souffrance du psoas... Les cliniciens s'accordent à dire qu’il faut rechercher plusieurs facteurs pour cerner l’origine et l’impact de ce muscle sur la posture, la mobilité — voire l’équilibre émotionnel (et oui!). Ce point n’est que trop rarement souligné lors d’une première consultation.
Définition et rôle du muscle psoas-iliaque
Le psoas-iliaque est un ensemble musculaire complexe composé du grand psoas et de l’iliaque. Il prend naissance sur les quatre premières vertèbres lombaires (L1 à L4), traverse le bassin en profondeur, puis s’insère sur le petit trochanter du fémur. Son lien anatomique avec le labrum acétabulaire, bien que rarement enseigné en formation initiale, explique certains tableaux de « fausses » douleurs articulaires de hanche. Sa fonction ? C’est LE fléchisseur principal de la hanche, mais il stabilise également la colonne vertébrale en posture debout et lors des mouvements complexes.
Anecdote : Jérôme Auger, kinésithérapeute renommé, admet avoir complètement révisé sa lecture clinique après avoir observé chez son patient marathonien une rétraction du psoas… alors même que l’IRM était sans appel : « rien à signaler ». Après libération manuelle ciblée du psoas, disparition totale des douleurs… De quoi remettre en cause bien des dogmes!

Signes cliniques majeurs (douleur, raideur, irradiation)
Symptômes dominants à surveiller:
- Douleur aiguë localisée à l’aine ou irradiant vers la cuisse/ligament inguinal
- Raideur matinale ou après position assise prolongée
- Contracture ressentie lors de la flexion active de hanche
- Gêne notable à la marche ou lors de la montée d’escaliers
- Parfois une diminution franche de la mobilité lombaire (flexion du tronc limitée)
Diagnostic différentiel vs lombalgie ou cruralgie
Douleur Psoas-Iliaque | Lombalgie Commune | Cruralgie | |
---|---|---|---|
Localisation | Aine, face antérieure cuisse | Région lombaire basse | Face antérieure cuisse/genou |
Déclenchement | Flexion hanche/marche | Efforts dorsaux | Toux/éternuement |
Tests spécifiques | Signe du psoas positif | Lasègue négatif | Signe du lacet crural positif |
Irradiation | Ligament inguinal/cuisse | Fesses/jambes | Genou/partie interne jambe |
Raideur matinale | Fréquente | Variable | Occasionnelle |
Causes de la douleur du psoas : classification MECE
Origines mécaniques (contracture, surcharge, postures prolongées)
Un nombre inattendu de douleurs du psoas-iliaque naissent d’une origine purement mécanique — et ces situations sont plus fréquentes que certains experts ne veulent bien l’admettre. Les contractures chroniques apparaissent classiquement chez les personnes restant assises de longues heures : le raccourcissement du psoas s’installe, créant une tension permanente. À l’examen clinique, ce muscle est alors hypertonique, douloureux à la palpation et souvent responsable d’une gêne à l’extension de hanche. Les sportifs ne sont pas épargnés : une surcharge fonctionnelle répétée (course à pied, squats excessifs) mène à une surcompensation et, progressivement, à un déséquilibre postural global.
Anecdote réelle : J’ai suivi un informaticien qui jurait vivre « normalement », mais son psoas présentait une rigidité extrême — il n’avait pas réalisé qu’une simple habitude, jambes croisées quotidiennement sous le bureau, suffisait à installer ce cercle vicieux de la contracture !

Inflammations et tendinopathies (tendinite, bursite)
Le processus inflammatoire est une cause sous-évaluée de gêne du psoas. La tendinopathie survient habituellement lors d’un microtraumatisme répété du tendon ilio-psoas, menant à sa dégénérescence progressive (désorganisation des fibres + dépôt de substance fondamentale anormale). Le cartilage voisin et les bourses séreuses péricapsulaires jouent un rôle crucial : lorsque la friction devient excessive (sports asymétriques, erreurs techniques), la bourse s’enflamme (bursite) et aggrave la symptomatologie douloureuse.
Les images médicales montrent souvent que ces structures sont quasi-soudées : toute inflammation diffuse donc rapidement d’un compartiment à l’autre.
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Facteurs émotionnels et viscéraux (stagnation du qi, tension abdominale)
On néglige encore trop souvent l’influence des facteurs émotionnels ou viscéraux sur le tonus du psoas. Selon les approches chinoises : stagnation du « qi » dans la zone lombaire ou abdominale provoque une tension réflexe persistante du muscle. En kinésiologie appliquée, on observe fréquemment que l’angoisse chronique ou la digestion perturbée se traduisent par une hypertonie du psoas.
« Le psoas reflète nos émotions enfouies »
Ce lien entre sphère psycho-émotionnelle et tonicité musculaire n’est pas qu’ésotérique : il existe des faisceaux nerveux reliant directement certains organes abdominaux au plexus lombaire où siège le psoas. D’où cette observation : libérer le stress émotionnel peut parfois dénouer un blocage chronique… Preuve encore ignorée par trop de praticiens traditionnels.
Diagnostic et examens pour une prise en charge précise
L’exploration clinique et paraclinique de la douleur du psoas-iliaque est d’une rigueur souvent sous-estimée : nombre de diagnostics passent à côté faute d’un protocole précis ou d’un examen approfondi des signes associés. Les erreurs de diagnostic sont hélas courantes chez les sportifs comme chez les patients sédentaires, et mènent à une chronification inutile des symptômes.
Examen clinique orthopédique et tests de flexion de hanche
Le test de Thomas demeure l’épreuve de référence pour mettre en évidence une contracture du psoas :
- Le patient s’allonge sur le dos, les jambes étendues.
- Il remonte une cuisse vers le thorax (genou fléchi), l’autre jambe restant relâchée sur la table.
- Si le genou opposé se soulève au lieu de rester plaqué, c’est que le psoas est raccourci (test positif).
- Ce test permet aussi d’objectiver un manque d’extensibilité des autres fléchisseurs (distinguer entre psoas et quadriceps).
Checklist rapide :
- Douleur/raideur lors du test ?
- Limitation nette d’amplitude ?
- Compensation posturale (cambrure exagérée)
D’autres tests existent (Ely…) mais le Thomas reste le plus discriminant dans la vraie vie clinique.
Imagerie recommandée : échographie, IRM, radiographie
L’imagerie doit toujours être guidée par l’examen clinique. L’échographie est utile pour explorer rapidement un ressaut ou une bursite du psoas, mais elle manque totalement de précision sur les tendinopathies profondes ou le labrum. La radiographie? Presque inutile sauf si suspicion d’anomalie osseuse associée…
Seule l’IRM permet d’étudier précisément l’inflammation du tendon ilio-psoas, d’évaluer son insertion sur le petit trochanter et d’exclure un conflit avec la capsule ou le labrum. Elle reste incontournable si les douleurs persistent malgré un traitement bien conduit.

Quand consulter un spécialiste : situations à risque et urgences
Certains tableaux imposent un avis médical urgent :
- Douleur aiguë brutale survenue sous anticoagulant (risque hématome du psoas)
- Fièvre associée à la douleur locale (suspicion abcès)
- Apparition rapide d’une perte de sensibilité ou faiblesse musculaire dans la cuisse (compression nerf crural)
- Hématome visible, gonflement inquiétant, choc abdominal récent chez sujet fragile
- Douleur rebelle malgré 15 jours de repos strict et auto-soins adaptés
Résumé essentiel : En cas d’apparition soudaine de symptômes neurologiques, fièvre ou gonflement anormal – ne jamais attendre ! Adresse immédiate au médecin ou passage aux urgences selon gravité.
Traitements naturels et approches complémentaires
Prendre soin de son psoas sans systématiquement recourir à la pharmacopée classique, c’est possible — et surtout souvent bien plus pertinent pour une récupération durable! Focus sur trois axes souvent négligés, mais qui changent radicalement le pronostic si… on les applique avec exigence!
Techniques de kinésiologie et rééducation posturale globale
L’évaluation énergétique du psoas-iliaque s’impose. En kinésiologie, une séance sérieuse débute toujours par des tests musculaires ciblés (niveau d’activation, tonicité asymétrique). Le praticien recherche ensuite les déséquilibres posturaux globaux : bassin en antéversion, jambe courte fonctionnelle ou compensation lombaire. Ce sont ces détails qui révèlent l’origine réelle du blocage! Les manipulations restent douces : pressions digitalisées sur les points neuro-lymphatiques, mobilisation lente du bassin, stimulation du diaphragme (parfois oublié!).
Étapes clés de la séance de kinésiologie :
- Anamnèse minutieuse (antécédents posturaux)
- Testation musculaire spécifique psoas/quadriceps
- Rééquilibrage bassin par mouvements passifs doux
- Travail réflexe sur diaphragme/abdominaux profonds
- Conseils d’auto-postures à répéter quotidiennement
Massothérapie, ostéopathie et aquathérapie : mon avis tranché !
Impossible d’obtenir un relâchement profond du psoas sans agir manuellement ET holistiquement. La massothérapie myofasciale cible les adhérences : un toucher précis (jamais brutal!) décollant progressivement le fascia ilio-psoas. L’ostéopathie, quant à elle, va beaucoup plus loin — mobilisation viscérale, décompression lombaire… mais attention aux charlatans : évitez toute manipulation forcée ou bâclée.
L’aquathérapie? Sous-évaluée par 80% des thérapeutes français : la flottabilité dans l’eau chaude détend instinctivement le muscle, permet un travail actif sans risque de compensation. C’est LE secret des sportifs professionnels pour récupérer après blessure au psoas…
À retenir : aucune technique ne vaut sans régularité ni adaptation personnalisée.
Phytothérapies anti-inflammatoires et suppléments nutritionnels – ce qui marche VRAIMENT !
Vous voulez du concret ? Oubliez les mélanges obscurs. Les données scientifiques confirment surtout l’intérêt de quelques plantes-clés et micronutriments validés :
Plante/Nutriment | Effet principal | Mode d’emploi | Risque majeur |
---|---|---|---|
Curcuma | Anti-inflammatoire puissant (curcumine) | 800 mg/jour (dosé extrait sec) | Attention interactions anticoagulants |
Gingembre | Réduction douleur musculo-tendineuse | 1 g/jour (gélules ou frais) | Irritation possible estomac |
Oméga-3 EPA/DHA | Protection articulaire/tendineuse | 2 g/jour (huile poissons certifiée) | Fluidification sang |
Harpagophytum | Soulagement tendinites chroniques | 400 mg x2/jour extrait sec | Contre-indiqué ulcère gastrique |
Ces phytothérapies doivent TOUJOURS être intégrées dans une stratégie globale — elles n’effacent pas les causes mécaniques ni émotionnelles. Et méfiez-vous des dosages farfelus vantés sur internet!!
Interventions thérapeutiques professionnelles
Kinésithérapie : protocoles de renforcement et d’étirement
Le protocole optimal pour le psoas-iliaque ne se limite pas à l’étirement passif, contrairement à beaucoup de croyances naïves. La kinésithérapie moderne combine :
- Étirements progressifs du psoas (fente basse, extension en décubitus)
- Renforcement concentrique (élévation genou contre résistance, marche psoas avec bande élastique)
- Excentrique (descente contrôlée jambe tendue depuis position assise)
- Prise en compte systématique du gainage abdominal pour éviter toute compensation lombaire
- Correction posturale par exercices fonctionnels et travail proprioceptif
Checklist utile :
- Étirement quotidien adapté (jamais sur douleur vive!)
- Renforcer fléchisseurs hanche + abdos profonds
- Travail excentrique validé par kiné
- Progression individualisée selon amplitude de hanche
- Contrôle permanent du bassin et alignement rachidien

Infiltrations, aiguilles sèches et physiothérapie avancée
Il faut être tranchant : les techniques invasives ne devraient JAMAIS être un réflexe initial. Les infiltrations de corticoïdes sont réservées aux bursites sévères ou tendinopathies rebelles à la rééducation, sous contrôle échographique strict. Les aiguilles sèches (dry needling), contrairement à l’opinion du grand public, ciblent précisément les points gâchettes myofasciaux responsables des douleurs chroniques — elles agissent sur la désactivation neuromusculaire sans injection de substance.
👍👍👍 Pour la douleur chronique localisée avec restriction persistante, le dry needling a montré des résultats supérieurs aux massages classiques. Mais attention : inefficace si la cause est purement mécanique ou posturale non corrigée!
En cas d’échec des approches rééducatives ET si diagnostic bien posé, ces interventions peuvent accélérer le relâchement mais doivent rester exceptionnelles.
Rééducation périnéale et vestibulaire si impact postural
Le lien entre psoas-iliaque et plancher pelvien est encore trop méconnu. Un psoas hypertonique modifie le schéma corporel jusqu’au périnée : perte de tonicité pelvienne, fuites urinaires ou douleurs lombaires persistantes. La rééducation périnéale vise alors à restaurer cet équilibre profond corps-posture.
Ajouter une composante vestibulaire (stimulation équilibre & coordination) améliore la proprioception globale et limite les compensations vicieuses qui entretiennent la souffrance du psoas…
Il n’est pas rare que des femmes en post-partum voient disparaître leur douleur au psoas après quelques semaines d’exercices combinés abdominaux-profond/périnée/posture !
